Les termes fictionnels ou irrealia dans la literature et leur relation avec les néologismes… 135
Estudios Franco-Alemanes 10 (2018), 125-139
Par rapport à la combinaison d’éléments existants, nous pouvons citer en
premier lieu le procédé de dérivation, et plus précisément la préfixation et la
suffixation. Néanmoins, dans les deux traductions nous avons constaté que
le procédé de suffixation est plus productif en français qu’en anglais.
Pour illustrer la présence de préfixation, nous pouvons citer le nom du
personnage principal dans la deuxième traduction (Bessac), tandis que FR1
utilise la suffixation : Sacquet. Aussi, les deux traducteurs se servent de la
préfixation pour traduire Halfling comme semi-homme ou demi-homme.
En revanche, la suffixation est un procédé beaucoup plus fréquent, et
particulièrement dans la deuxième traduction en français, qui offre des
exemples comme Pommerel (où FR1 utilise le nom d’origine celte Aballon
pour imiter les origines archaïques de Appledore), des anthroponymes basés
sur des noms de fleurs comme Muguette ou des ethnonymes comme
Briennais ou Orientais. Nous pourrions citer également la traduction de FR2
d’Elfinesse (à partir de l’anglais Elvenhome), que FR1 transfère comme une
unité lexicale complexe (monde elfique) et Occidentalien comme traduction de
la langue fictionnelle Westron (adaptée phonétiquement dans FR1 comme
ouestrain). Toutefois, la première traduction de Ledoux se sert aussi de la
suffixation dans des cas comme Sacquet, Hobbitebourg (au lieu du mot
composée Hobbiteville de Lauzon) et Frontaliers (que FR2 substitue par le
composé garde-frontières).
Quant au procédé de composition, il s’avère très productif en langue
française et son usage est très répandu dans les deux traductions.
Contrairement à l’anglais, qui utilise plus fréquemment des unités lexicales
simples, le français se sert plus souvent des unités lexicales complexes
(syntagmes prépositionnels, nominaux o des éléments unis par un trait
d’union). Nous pouvons néanmoins trouver quelques exemples d’unités
lexicales simples dans des surnoms comme Piedardent dans FR1 (où FR2
utilise une unité complexe : Pied-de-feu) ou Mainverte dans les deux versions,
ainsi que Lacville dans FR1 (Le-Bourg-du-Lac dans FR2), ou les exemples de
Mainmarteau et Barbebois dans la deuxième traduction.
Par rapport aux unités lexicales complexes, nous pourrions citer des
exemples communs aux deux traductions comme Baie d’Or, Cul-de-Sac ou
Grand Fleuve, ainsi que des cas plus concrets dans la traduction de Ledoux
comme Monts Cendrés, Monde elfique ou Forêt Noire (traduit de manière plus
libre dans FR2 comme Forêt de Grand’Peur). D’un autre côté, ringwraith est