Una mujer de letras y científica, traductora del Siglo de las Luces…
préférence aussi noble & aussi désintéressée méritait des éloges aussi
multipliés que les succès ont été rapides, & l'hommage que nous
rendons à ces hommes divins doit être d'autant plus flatteur pour eux
qu'ils sont fondés sur l'estime & sur la reconnaissance.
Mais s'il n'appartient qu'à des génies du premier ordre de porter leurs
vues sur de grands objets, parce qu'eux seuls font en état d'en voir
toute l'étendue, & d'en saisir
toutes les branches, pourquoi ne serait-il
pas permis de les suivre de loin, & d'oser marcher dans la carrière qu'ils
ont aplanie par leurs découvertes? J'ai donc cru pouvoir, sans témérité,
franchir la barrière qui semble séparer les génies faits pour créer en
observant, & pour en former des résultats aussi lumineux
qu'intéressants, d'avec les simples Historiens des phénomènes de la
nature. J'ai pensé que la connaissance des substances propres à
retarder ou à accélérer la putréfaction où paraissent tendre tous les
corps organisés, était assez importante par elle-même, pour mériter
qu'on oubliât l'auteur en faveur de l’utilité de la matière qu'il traite.
Le peu de recherches qu'on a faites sur cet objet, laisse un vaste champ
pour les observations. M. Pringle8, médecin général des armées du Roi
d'Angleterre, est presque le seul qui s'en soit occupé. Il nous a donné
une suite d'expériences assez considérables dans plusieurs Mémoires
qu'il a lus à la Société Royale de Londres. Cet excellent ouvrage qui
prouve les connaissances profondes de son auteur, & son application
infatigable pour tout ce qui peut contribuer à perfectionner l’art de guérir,
nous laisse cependant encore plusieurs choses à désirer. Les grandes
occupations de M. Pringle ne lui ont pas permis de répéter ses
expériences, ni de les multiplier autant qu'il eût été nécessaire pour en
former un corps complet, d'après lequel on pût établir une théorie
certaine. J’ose même avancer qu'il s'est trompé quelquefois: mais il
n'est pas surprenant que dans une matière aussi neuve, l’erreur
accompagne, & souvent même précède la vérité. C’est beaucoup que
d'oser entreprendre ce qu'aucun autre n'a tenté; c'est ce qui constate le
génie créateur. Ceux qui suivent la route qu'il a tracée, n'ont même, en
la prolongeant, d'autre mérite que celui d'avoir saisi l'esprit de leur
maître, & d'avoir travaillé au tableau qu'il avait esquissé. D'après cet
aveu, je me flatte que M. Pringle ne me saura pas mauvais gré, si je
rapporte des faits qui lui ont échappé, & si mes expériences paraissent
même quelquefois contredire les siennes. La lumière réfléchie a
8
Se refiere a Jean Pringle (1707-1782) considerado el padre de la medicina militar, Chevalier
Baronnet, médico del rey y de la reina de Inglaterra, Doctor en medicina por la Universidad de
Leyde, Miembro de los Colegios de Medicina de Londres y Edimburgo, Presidente de la «Royal
Society» de Londres y asociado extranjero de la Academia de Ciencias, de las Academias de
Gottinga, de Harlem, de Nápoles y de Filadelfia, etc. Benjamín Franklin haría un encendido
elogio de su persona en 1782: “Eulogy for John Pringle (unpublished)”, Benjamin Franklin
Papers, vol. 37, edited by Ellen R. Cohn, Jonathan R. Dull, Karen Duval, Judith M. Adkins, Kate
M. Ohno, Michael A. Sletcher, Claude A. Lopez, and Natalie S. Lesueur, 2003, edición digital.