ISSN:
2255
-
3703
17
Skopos 1,(2012),
-
31
Traduire des textes illustrés
Sophie Léchauguette
Université de Bordeaux 3
s.lechauguettte@omega.u-bordeaux1.fr
Fecha de recepción: 10.03.2011
Fecha de aceptación: 15.06.2012
Résumé: Les problèmes spécifiques à la traduction de textes illustrés sont peu
étudiés quand il ne s’agit pas de publicités mais d’ouvrages destinés à être publiés.
Pourtant la majorité des titres aujourd’hui mis en traduction dans l’édition font l’objet
d’une présentation soignée qui entoure le texte d’une iconographie riche. Explorant
un corpus de traductions réalisées pour des collections pratiques, l’étude qui suit
montre comment l’analyse du message visuelle et sa décomposition en deux niveaux
de signification, dénotation et connotation, fournissent de précieuses instructions de
traduction pour rendre des tapuscrits répondant aux attentes des donneurs d’ordre.
Elle plaide par conséquent pour l’introduction d’initiation à la traduction
multisémiotique dans les cursus de traduction professionnelle.
Mots clés: traduction, texte, illustration, sémiotique, communication
Translating illustrated Texts
Abstract: The particular problems which arise during the translation of illustrated
texts are seldom studied unless those texts are being used in advertising. However,
the majority of books published and translated today contain both text and images,
presented within a carefully thought-out layout. The following study shows how
analysing the visual message and breaking it down into two levels of signification,
denotation and connotation, provides an invaluable translation framework for
professional translators aiming to meet the precise expectations of modern
publishers. As a result, this study advocates the introduction of multisemiotic
translation courses during professional training.
Keywords: translation, text, illustration, semiotics, communication
Sumario: 1. L’image est toujours plus qu’une “simpleilustration. 2. L’image cadre le texte.
Conclusion
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
18
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
Il faut savoir que le texte a été mis en forme d’une
manière telle que les divers systèmes sémiotiques
sont interdépendants. Or négliger ces interdé-
pendances, c’est se condamner à produire des
traductions inadéquates (Reiss, trad. fr. 2009 p. 116)
Les relativement rares études de traductologie s’intéressant à
l’interdépendance entre texte et image portent essentiellement sur la
traduction de publicité, car on sait l’image conçue pour maximiser la fonction
interpellative de la communication. Comme l’a montré Barthes (1964), à côté
du message linguistique, le message visuel fonctionne sur deux niveaux : le
littéral, par ce qu’il dénote, et le symbolique, par ce qu’il connote. La
publicité offre donc un terrain d’exploration particulièrement fertile qui n’a
pas échappé à des chercheurs comme Mathieu Guidère (2009) ou Ira
Torresi (2008) qui signale cependant que la publicité est loin d’être la
première source de textes illustrés traduits dans plusieurs langues. Toute
publication illustrée est mieux traduite si son traducteur prend en compte les
éléments visuels qui accompagnent le texte, constituant le co-texte. Et
l’image n’est pas aussi absente du champ littéraire qu’on veut bien le croire
(Foucaud, 2009): il suffit de penser à la bande dessinée ou à la poésie
visuelle par exemple. Toutefois c’est la tâche du traducteur d’ouvrages
pragmatiques, aujourd’hui caractérisés par leur utilisation d’une
iconographie riche et variée, qui nous intéresse ici. Ce traducteur a bien du
mal à « traduire en aveugle », pour citer une secrétaire d’édition qui
demandait la traduction de légendes de photos d’architecture et de
décoration sans pouvoir les lui fournir.
Quiconque tente de se livrer à cet exercice s’aperçoit très rapidement
qu’un texte conçu avec (ou pour) des illustrations ne se suffit pas à lui-
même. Bien des formulations donnent lieu à de multiples interprétations,
renvoyant à des réalités extralinguistiques différentes. Seule la présence de
l’image permet de trancher. Avant que ne se banalise l’envoi de fichiers en
pdf des ouvrages à traduire ou de l’iconographie, le traducteur travaillait
souvent à partir de photocopies en noir et blanc d’épreuves du livre en
langue originale encore en cours de fabrication. Dans le domaine de
l’histoire de l’art, il était alors très difficile de trouver les termes rendant les
nuances des couleurs de tableaux ou de poteries dont le texte faisait avec
verve l’inventaire et l’éloge, déclinant toute la palette entre les parme, les
mauves et les violets ou entre les terre de sienne, les marron, les bruns et
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
19
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
les ocres. Avoir fait l’expérience de ces vicissitudes prédispose à aborder la
traduction des textes pragmatiques en tenant compte de l’iconographie.
Dans ce type d’ouvrages, parmi lesquels figurent les livres de cuisine,
les manuels en tous genres, les guides touristiques ou les beaux livres,
l’image est principalement chargée d’illustrer le texte, montrant ce qu’il dit.
Elle permet au lecteur presde saisir de l’information d’un coup d’œil sans
devoir passer par la lecture, s’il souhaite en faire l’économie. Surtout dans
les rubriques diversement appelées «pas à pas» ou «étape par étape», c’est
la valeur notative de l’illustration qui prime. Le message visuel est pour
aider à comprendre les explications fournies par le message linguistique.
Pour autant sa valeur connotative n’est pas entièrement absente : dans les
manuels conçus pour transmettre des savoir-faire au lecteur, on la trouvera
plutôt dans les photos de magnifiques réalisations terminées, savamment
mises en valeur. Les vues montrées dans un guide touristique ont un
fonctionnement similaire à celui de l’illustration publicitaire. Les unes et les
autres, au-delà de leur le illustratif, sont aussi chargées d’apporter un
supplément d’ordre émotionnel au lecteur. Par glissement, la qualité de
l’objet photographié rejaillit sur son créateur potentiel. Si l’objet est un site,
sa représentation convoque toutes les associations exotiques qui lui sont
liées. Prendre la mesure de cette charge connotative est un préliminaire
nécessaire à la traduction puisqu’elle donne le ton dans lequel le texte
d’accompagnement doit être rédigé influant directement sur son style
comme nous le verrons dans la première partie. Cette rapide présentation
vise à alerter les traducteurs novices en ce domaine, qui trop souvent se
concentrent sur la seule composante linguistique du message et espère
poser quelques jalons pour des études plus approfondies de la traduction
des messages intersémiotiques. Elle rejoint Torresi et plaide pour une
sensibilisation plus précoce à la prise en compte des éléments non verbaux
dans les formations professionnalisantes. Elle espère aussi montrer dans la
deuxième partie comment l’image nourrit et balise la liberté et la créativité du
traducteur chargé simultanément d’assurer un travail éditorial de révision et
d’adaptation du texte de départ tout en traduisant.
1. L’image est toujours plus qu’une « simple » illustration.
Destiné au lecteur, le dispositif iconographique qui accompagne le
texte remplit des fonctions différentes selon l’endroit il apparaît comme
l’explique Beguin-Verbrugge (2006). Sa présence n’est pas sans
conséquences sur le travail de traduction. Dans un manuel d’équitation,
l’éditeur américain avait eu recours à un système de couleurs pour faciliter
l’identification des deux cavalières illustrant les positions à prendre, l’une
portant toujours du rouge, l’autre toujours du bleu. On peut donc lire dans
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
20
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
les légendes «wearing blue» ou «in red». Le système mis en place disparaît
de l’édition française puisque les illustrations sont en noir et blanc. Dans la
traduction, les indications de couleur sont donc remplacées par la
localisation «à droite» et «à gauche» (Nouvelle équitation centrée)
1
. Si cette
substitution d’un code de couleur par un code de localisation ne constitue
pas une difficulté de traduction, elle atteste de l’interdépendance entre texte
et image. Les raisons ayant motivé cette décision mettent en évidence que
même une image composée en fonction d’un texte, dans le but de l’illustrer
et d’en faciliter la compréhension, porte en elle un supplément de signifiés
susceptibles d’être diversement interprétés. Là où les photos montraient des
cavalières, l’éditeur français a également vu des quadragénaires qui ne se
tenaient pas toujours très bien, le ventre ou l’estomac en avant bref, des
femmes sortant des canons des représentations du corps féminin. Désireux
de gommer l’effet disgracieux susceptible par contamination de nuire à
l’image globale du livre, l’éditeur a envisager le détourage des sujets, avant
d’opter pour le noir et blanc, également moins onéreux que la
quadrichromie. Cette décision étant intervenue postérieurement à la remise
de la traduction, il s’est chargé de la rédaction des légendes mais aurait pu
demander au traducteur de le faire. Outre qu’elle témoigne de différences
culturelles dans la perception de l’image du corps et de normes
d’acceptabilité d’une culture à l’autre, cette anecdote fait ressortir
l’interdépendance de la photo et du texte. Les modifications apportées à la
première bénéficient au second et inversement. Le texte initial peut être
réécrit lors de la traduction et dans ce cas, la réécriture devient une des
tâches du traducteur pour corriger l’image quand ce qu’elle donne à voir
ne répond pas aux attentes de la culture destinataire de l’ouvrage traduit.
Seconde par rapport au texte premier, qu’elle vient illustrer,
l’iconographie précède le texte traduit. Les contrats de co-édition liant les
éditeurs qui mettent sur le marché des ouvrages en différentes langues aux
maquettes identiques, interdisent de supprimer une illustration dénuée de
pertinence pour le marché ciblé. Quand, par exemple, ce qu’elle montre en
exemple est jugé dangereux (voire contrevient aux dispositions législatives
en vigueur), le texte va permettre d’utiliser l’image importune mais en la
détournant de sa finalité première. Ainsi, faute de pouvoir éliminer une photo
illustrant une utilisation non-conforme d’une scie radiale, l’éditeur l’a barrée
d’une croix
2
. L’astuce que l’auteur voulait transmettre à ses lecteurs incitait à
une prise de risques signalée comme inacceptable par le validateur
1
Nouvelle équitation centrée, aller plus loin… - Centered Riding, Sally Swift, Zulma, 2006,
p. 52.
2
Encyclopédie du travail du bois – Woodworking, Paris, Eyrolles, 2003, p. 95.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
21
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
technique qui a réagi à l’information visuelle puisqu’il ne comprenait pas
l’anglais.
Muni de ces informations et s’appuyant sur l’image, le traducteur a
donc transforle conseil en avertissement. Suivant son expérience et sa
culture générale, le traducteur décèle de lui-même certains problèmes et en
réfère au donneur d’ordre ou prend l’initiative de corriger. Son autonomie
dépend de la relation de confiance qui se sera construite entre lui et ses
interlocuteurs et de ses compétences dans le domaine traité par l’ouvrage.
L’éditeur peut lui donner carte blanche pour procéder aux ajustements
nécessaires ou faire intervenir un spécialiste qui jouera auprès du traducteur
le rôle de conseiller technique ou bien encore interviendra comme relecteur
après remise du tapuscrit. Dans les deux cas, ce collaborateur, rarement
bilingue, réagit à l’information visuelle et influe sur la rédaction du texte. Sa
contribution aide le traducteur à rédiger un message qui permette au lecteur
de l’ouvrage traduit d’utiliser l’illustration dans un contexte de réception
différent de celui de l’ouvrage initial. Elle se substitue au texte pour devenir
pré-texte à une reformulation qui guide la compréhension du lecteur et
l’invite à interpréter l’image modifiée à l’inverse du message visuel initial.
Même s’il est assez rare que l’ouvrage traduit prenne le contrepied du livre
de part, il est important de signaler cette possibilité pour inviter les
traducteurs néophytes à mesurer le travail critique attendu dans le cadre
d’un contrat de traduction.
Le plus souvent, l’iconographie est la première source d’information
des traducteurs puisque, strictement dénotative, elle donne à voir les
signifiés désignés par des signifiants qui appartiennent à un lexique
spécialisé peu familier aux traducteurs, autant dans la langue de départ que
dans la leur. Ils font simultanément son apprentissage dans les deux
langues et, fort heureusement, les premiers chapitres consistent souvent en
une nomenclature d’outils et de matériaux qu’il s’agit de présenter au
lecteur, surtout dans les manuels pour débutants. C’est une aide à la
recherche terminologique, car ni les dictionnaires généralistes, ni les plus
spécialisés ne couvrent la totalité du vocabulaire nécessaire à la traduction
d’un ouvrage. Au départ, les dictionnaires visuels sont souvent les plus utiles
mais seuls les outils les plus courants y figurent. Pour trouver les autres, le
traducteur compare les illustrations du livre à traduire avec celles d’ouvrages
sur le même sujet mais écrits dans la langue d’arrivée. Pour les plus rares
restés introuvables, il aura ensuite recours à des catalogues illustrés ou
montrera l’image à des spécialistes du domaine capables de le renseigner.
Les illustrations servent des objectifs communicationnels distincts
suivant les ouvrages et les pages elles paraissent. Après la «leçon de
choses» des chapitres introductifs, la photographie fige l’artisan dans un
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
22
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
geste technique intervenant à un moment précis de la fabrication. Toujours
dénotative, elle complète le texte didactique, facilitant ainsi la
compréhension des instructions verbales. En couverture et dans les
catalogues de l’éditeur, sa valeur connotative s’affirme car elle constitue
également un argument de vente mis en avant. Autant qu’à expliquer, sa
présence vise à rassurer et à donner confiance au lecteur. Le message
implicite véhiculé par l’image est «inutile de lire, il suffit de regarder». C’est
paradoxalement quand l’image est présentée comme redondante par
rapport au texte, que sa valeur connotative prend le pas sur sa valeur
dénotative et qu’elle se rapproche du message publicitaire.
D’ailleurs, même dans les ouvrages les plus techniques, les
photographies de réalisations ou projets terminés soigneusement mis en
valeur ne viennent pas compléter le texte explicatif. Affranchies de leur rôle
d’adjuvant, l’esthétisme des images se superpose à celui de leur sujet dans
une redondance propre à servir, au-delà de la communication une finalité
commerciale. Souvent unies dans des pages intitulées «Galerie» qui
viennent clore de nombreux manuels, les photos de réalisations achevées et
d’objets d’art réalisés par des maîtres s’inscrivent dans une maquette
conçue pour brouiller la distinction entre livre pratique et livre d’art que
Christian Robin définit comme des «livres illustrés avec une présentation
soignée» (2003, 42). Quand l’image éclipse le texte, réduit à une simple
vignette ou légende, elle valorise l’ouvrage dont les pages plus agréables à
regarder ou à feuilleter, se muent ainsi en argument de vente du produit
qu’est le livre. Le traducteur insensible à ces différences de fonction de
l’image ne saurait rendre une traduction adéquate, car texte et image
doivent entrer en résonance. Rédacteurs et traducteurs de coffee table book
sont chargés d’écrire dans une prose au diapason de l’image qui prend le
pas sur un texte rarement lu, dénué de véritables fonctions informative ou
référentielle. S’il a une fonction, elle se rapproche de la fonction phatique du
langage dans la communication.
Ainsi les éditions Lonely Planet
3
demandent à leurs traducteurs pour
le marché en français d’éviter l’impératif pourtant utilisé en anglais dans les
légendes des illustrations regroupées sur quelques doubles-pages en papier
glacé insérées entre les cahiers des pages de texte. Leur emplacement
répond à des contraintes liées à la fabrication. Les chapitres évoquant les
sites photographiés sont donc séparés des photos. Elles n’illustrent pas un
texte mais complètent l’invitation au voyage implicitement contenue dans
3
D’une façon générale, évitez les formules à l’impératif (admirez les fresques…). Note
orthographique non publiée rédigée à l’intention des traducteurs du guide Bulgarie. Ce
document de travail reprend une instruction donnée oralement pour tous les guides, qui trouve
surtout sa raison d’être dans la traduction des légendes.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
23
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
chaque guide par une invitation à l’achat. A la différence du client dans l’aire
de diffusion du livre en anglais, on suppose que le chaland lisant en français
risquerait de se détourner d’un guide aux légendes trop directives pour
flatter son envie d’évasion. C’est du moins l’explication que suggère cette
consigne fondée sur les attentes présumées du lectorat et sur la volonté
d’inscrire le produit dans la norme culturelle implicite. Le but à atteindre est
le même dans les deux langues-cultures mais les moyens d’y parvenir
diffèrent. C’est ainsi que la traduction transforme l’injonction en description
pour rester fidèle à la visée initiale du texte. Elle vante la beau du lieu
photographié, passant de phrases du type «Admirez la beauté de la baie de
XXX» à «La baie de XXX est sublime». Le changement de mode du verbe
ne modifie pas la visée du dispositif texte/images, il la sert. L’association du
dispositif iconographique et du texte participe de la création d’une identité
visuelle pour les titres d’un éditeur ou d’une collection. Il facilite le repérage
et l’identification de l’ouvrage par les acheteurs potentiels.
Source d’informations pour le traducteur, l’image est aussi ce par quoi
le culturel fait irruption dans des domaines spécialisés d’où on le considère
souvent un peu vite comme absent. En effet, d’une culture à l’autre,
matériaux et outils (ou ingrédients pour les recettes) ne sont pas
nécessairement exactement les mêmes, ou ne s’emploient pas tout à fait de
la même façon, même si leur utilisation permet d’aboutir à des résultats
quasiment identiques. En adaptant pour un lectorat qui n’est pas demandeur
d’informations culturelles, mais de savoir-faire, le traducteur, suivant en cela
les consignes des donneurs d’ordre, a tendance à remplacer des fournitures
ou ingrédients introuvables dans le commerce par ceux dont le lecteur
pourra se servir. Ainsi, les livres de recettes de sushi vont substituer des
poissons commercialisés en Europe offrant des chairs de couleur et de
consistance semblables à ceux qui ne se trouvent qu’au Japon. La présence
de l’image oblige donc le traducteur ou, suite à la remise de la traduction,
l’éditeur, à expliquer la raison de la substitution. Ainsi, plusieurs pages d’un
ouvrage sur la réalisation d’abat-jour
4
, traduit de l’anglais américain, ont été
reprises par l’éditeur français parce que les modèles les plus courants de
carcasses sont différents d’un pays à l’autre. Sur le conseil du traducteur
5
,
l’éditeur a également ajouté un avertissement destiné à rassurer le lecteur:
Plusieurs photographies montrent des abat-jour à système lyre, plus
fréquemment rencontrés en Amérique du Nord. Cependant les
4
Abat-jour et luminaires en papier - Maryellen Driscoll - Eyrolles, 2002, Trad. Jean-Sarane Fusi.
5
Courriel accompagnant la remise du tapuscrit le traducteur précise les adaptations
effectuées pour rendre possible la réalisation des habillages d’abat-jour en les montant sur des
carcasses différentes.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
24
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
explications sont adaptées aux carcasses composées de jeux de
formes, (tête et nu) à système douille, plus habituelles en Europe. (p. 3)
Le traducteur, après en avoir référé au donneur d’ouvrage, a assumé
la réécriture des instructions en fonction des fournitures disponibles. Son
expérience du bricolage et le relativement faible niveau de technicité du
processus lui permettaient ici d’intervenir sur le texte pour en faire lui-même
l’adaptation sans l’intervention d’un conseiller technique. Toutefois l’éditeur a
rédigé plusieurs pages d’introduction pour donner un cadre facilitant la
lecture de ces explications qui ne correspondaient plus tout à fait aux
illustrations. A ce stade, le travail porte uniquement sur le texte en français.
Il n’y a pas de retour vers le texte anglais, et encore moins quand le texte de
départ est dans une autre langue, parce que les personnes ayant les
connaissances techniques sont rarement bilingues. Les illustrations
suppléent alors au texte auquel ils n’ont pas accès et, comme nous l’avons
vu, le relecteur demande parfois des modifications.
Dans les ouvrages évoqués jusque là, l’iconographie était annexe au
message linguistique : images, photos, dessins ou croquis illustrant le texte
d’un manuel et apportant un supplément visuel à visée explicative ou
esthétique sont complémentaires. Dans d’autres au contraire, elle prime sur
lui et tient la vedette. Les reproductions d’œuvres d’art dans un beau livre,
dont le message écrit se limite à des légendes, sont sa composante
principale. Qu’il s’agisse d’une légende ou d’un texte plus long, le
commentaire reste secondaire. Le lecteur non captif se dispenser de la
lecture. Sans renoncer à plus grande rigueur ni à une exigence d’exactitude,
le traducteur doit accorder le style du texte traduit à la fonction des
différentes rubriques et à leur statut par rapport à l’image. En l’absence de
consignes précises, il suffit de regarder les ouvrages, et souvent leur
quatrième de couverture, pour se faire une idée du type de prestation
attendue. L’inclusion d’un texte dans une collection influe sur la manière
d’aborder la traduction. Traduisant un ouvrage destiné à une collection
nommée «Le geste et l’outil
6
» dont un encart en quatrième de couverture de
tous les ouvrages indique:
Une collection consacrée aux techniques artisanales. Le texte,
technique et très précis accompagne les progrès du lecteur. Il est
soutenu par de nombreuses illustrations.
le traducteur n’aborde pas la tâche comme quand il traduit pour une
autre
7
dont la quatrième de couverture annonce :
6
Editions Eyrolles.
7
Editions Place des Victoires.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
25
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
Avoir un autre regard sur l’architecture contemporaine et s’approprier de
belles idées pour transformer notre univers quotidien, tel est le but de la
collection « Archi/design/déco ». Chaque ouvrage présente une
multitude de projets abondamment illustrés, conçus par des architectes
et décorateurs de renom.
Dans ces ouvrages, chaque projet fait l’objet d’une notice de quatre
lignes sur la page de droite, en regard de la première photo accompagnant
une dizaine d’autres photos ou plans occupant trois ou quatre doubles-
pages. L’espace consacré au texte relativise son importance par rapport à
l’illustration.
La collection «Le geste et l’outil» réunit des ouvrages directement
écrits en français et principalement des traductions d’ouvrages en anglais ou
en espagnol. Dans les livres en anglais, l’illustration peut être légendée
d’une phrase tirée du texte explicatif. La répétition est valorisée en tant
qu’outil pédagogique. Pour la même raison, des phrases du texte courant
sont reproduites en grisé et dans un corps de caractère plus gros dans les
ouvrages
8
en espagnol. Ces répétitions délibérées de points jugés
importants disparaissent en français pour être remplacées par des
reformulations ou un complément d’informations.
2. L’image cadre le texte.
Pour l’éditeur de culture française, la répétition, qu’elle figure à
l’intérieur d’une même rubrique du texte, ou dans des rubriques différentes,
est de mauvais aloi. Contrairement à l’auteur (en admettant que ce soit lui
qui écrive les légendes, ce qui n’est probablement pas toujours le cas), le
traducteur n’a pas le droit de se contenter de dupliquer la phrase qu’il vient
de traduire. Sa créativité est donc sollicitée. Elle l’est aussi dans la mesure
la disposition des illustrations sur la page limite l’espace imparti au texte.
Pour le couple de langues anglais/français un taux de foisonnement de
15% est considéré comme normal, le traducteur résume et élimine les
redondances éventuellement présentes dans l’original pour éviter que le
texte ne chasse. Sinon par la suite, le maquettiste signale des débords et
demande l’élimination des lignes excédentaires, ce qui oblige à supprimer
des phrases du texte. Sources de contraintes, les illustrations nourrissent la
créativité du traducteur. C’est en s’appuyant sur elles, et éventuellement sur
des connaissances acquises lors de précédentes traductions, qu’il remplace
le texte en doublon par un autre afin d’apporter une information
complémentaire pertinente dans le contexte autant visuel que textuel. Le
commentaire de la photo étant suffisant, la phrase en exergue en français,
8
Vannerie - Cestería, Caterina Hernandez, Eva Pascual, Eyrolles, 2006, p. 103.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
26
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
placée à droite de l’image, apporte une précision lexicale qui définit le terme
« renfort » déjà utilisé à plusieurs reprises et illustré par cette même photo:
Una vez todos los montantes tienen
dos costillas de caña, se considera
terminada la pared. (2 fois p. 103)
La clôture est vraiment terminée
quand chaque montant est doublé
de deux renforts. (photo 24 p. 103)
On appelle renforts les brins, ici
deux éclisses de canne, enfoncées
de part et d’autres des montants une
fois la clôture terminée. (phrase en
exergue p. 103)
Ailleurs la traduction évite la répétition en reformulant une instruction
déjà donnée pour énoncer une vérité générale correspondant au travail
montré par les différentes illustrations de la double-page 120-121:
Para los detalles se utiliza la gubia.
Se modelan las manos y los brazos
con una gubia entreplana y ancha
(photo 7 p. 119 et phrase en
exergue p. 120)
9
Utilisez les outils de coupe manuels
pour le rendu des détails. Modelez
mains et bras avec une gouge
méplate large. (photo 7 p. 119)
Même quand on travaille à la
tronçonneuse, on utilise les outils
manuels pour sculpter les détails
(phrase en exergue p. 120)
Le traducteur doit aussi savoir faire preuve d’initiative quand des
incidents de mise en page aboutissent à donner à voir au lecteur une image
rognée par rapport à la description fournie dans le texte explicatif. Quand
des recadrages successifs font disparaître ce qui est décrit, il vaut mieux
réécrire la légende en fonction de ce qui reste de l’image. Le traducteur peut
suppléer au manque iconographique en réintroduisant sous forme de
message linguistique ce que le message visuel ne donne plus à voir. Parfois
les illustrations des pas à pas, censées montrer des processus, ne
présentent que le résultat final. Là aussi, le traducteur est appelé à faire
preuve d’esprit critique et d’autonomie. Il améliore l’ouvrage original en
restituant l’information manquante.
Les textes accompagnant des illustrations ne sont pas toujours des
légendes, il s’agit parfois des rubriques plus longues. Le travail éditorial
9
Sculpture sur bois - La talla en madera Medina Ayllón, Eva Pascual, Paris, Eyrolles, 2006,
p.120.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
27
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
réalisé sur des tapuscrits de traducteurs inexpérimentés montre comment
l’éditeur lisse un texte encore maladroit, souvent trop proche de la syntaxe
de la langue de départ, pour le rendre publiable. Quand il décrit une
illustration, introductions de chapitre ou de partie en face d’une photo ou
chapeaux, on s’aperçoit que certaines modifications apportées
postérieurement à la remise du tapuscrit, durant la phase de relecture,
resserrent le propos et renvoient plus directement à l’image
10
:
Anglais Tapuscrit Texte publié
Make a tray in your
chosen fabrics to
suit your hobby or
make one for a
friend.
We chose an
elegant silk stripe for
the outer fabric and
a tiny print in a
toning colour for the
lining.
Choisissez un tissu et
réalisez un plateau pour
ranger votre petit matériel
ou pour l’offrir à un ami.
L’extérieur est en soie
rayée et un semis assorti
fournit la doublure
L’extérieur est en soie
rayée et la doublure
dans un semis
coordonné. (p. 54)
Le titre de cette introduction est:
Anglais Tapuscrit Texte publié
The dressing table La coiffeuse Sur la coiffeuse
(p. 53)
L’ajout de la préposition est bienvenu puisqu’il établit une cohérence
entre texte et image absente de l’original. En effet la coiffeuse ne fait pas
l’objet du chapitre mais sert simplement de support aux objets dont la
réalisation va être expliquée et qui, pour la photo en regard de l’introduction,
ont été posés dessus. De la même façon, la dernière phrase en anglais
renvoie à l’environnement du meuble, la chambre. En français, elle est
recentrée sur les objets à réaliser et sur le meuble où ils se trouvent:
Anglais Tapuscrit Texte publié
The creams and pale
yellows, stronger
Le classicisme des
accessoires en
Les lignes
indémodables de ces
10
Boîtes et objets en carton à réaliser soi-même - The Cartonnage Kit, Heather Luke, Paris,
Flammarion, 1996
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
28
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
yellows and soft
terracotta in silks,
organdies, lace and
toile already in the
bedroom, were
balanced with the
stylish stripes and
checks used on the
cartonnage
accessories.
cartonnage, avec leurs
rayures et leurs carreaux,
vient équilibrer les tons
crèmes, les jaunes les,
les jaunes vifs associés
aux bruns des soies, des
organdis, des dentelles et
des toiles de la pièce.
modèles permettent,
en fonction des tissus
qui les recouvrent, de
donner à la coiffeuse
un décor sobre ou
romantique, classique
ou extravagant.
(p. 53).
Les énumérations de tissus et de couleurs sont supprimées,
simplement rendues par le très concis «en fonction des tissus qui les
recouvrent». La phrase, en anglais à la voix passive et au passé, est en
français à la voix active et au présent. Comme plus haut, le changement de
forme verbale relève d’une stratégie privilégiant la fonction communicative
du texte qui ne serait pas servie par un simple transcodage grammatical.
Sans être systématique, l’élimination de la voix passive des légendes
est très fréquente. Dans une encyclopédie
11
l’image ne montre pas des
objets à réaliser par le lecteur, mais illustre simplement le propos, la plupart
des légendes sont à la voix passive et à la forme en ING en anglais. Dans la
traduction française, le texte est réécrit, transformant la description, en
constat ou en instructions:
Description à la voix passive Reformulation, d’après l’image
This horse is having the hair on its
legs trimmed with scissors and a
comb.
Entretien des fanons : démêlez et
coupez s’ils sont trop volumineux.
(p. 56)
This horse is being wormed; adult
horses should be wormed every six
to eight weeks.
On place une seringue contenant le
vermifuge dans la bouche du cheval
pour le vermifuger. Le traitement est
à renouveler tous les deux à quatre
mois. (p. 64)
Dans le premier exemple, la phrase anglaise décrit la photo, nommant
les objets. La traduction replace l’action montrée dans le contexte du
chapitre consacré à l’entretien. Il s’agit d’entretenir les fanons. La
redondance de la description de l’image fait ici place à un texte plus directif
«démêlez et coupez» qui est davantage une traduction du message visuel
que linguistique.
11
Encyclopédie des chevaux et poneys, Tamsin Pickeral, Parragon, 2003.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
29
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
Dans le second exemple, les deux voix passives utilisées en anglais
disparaissent en français. La première laisse la place à une phrase
impersonnelle à la voix active qui s’appuie sur la photo pour expliquer à un
lecteur présumé ignorant comment vermifuger un équidé. La seconde, qui
exprimait un conseil en anglais, devient un syntagme prescriptif à l’infinitif:
«à renouveler» a un sens passif puisqu’il sous-entend que le lecteur
désireux de s’occuper correctement de son cheval le fera. La différence
dans l’intervalle de temps entre deux traitements relève de l’adaptation
culturelle. Le traducteur ne saurait se contenter de traduire sans vérifier la
cohérence entre ce que la phrase traduite affirme et la réalité extra-
linguistique. La modification permet de mettre le texte en français en
conformité avec la réalité de l’offre de produits vétérinaires actuellement
disponibles en France. Ainsi, on le voit, le traducteur est constamment
amené à jouer avec les textes accompagnant des images, les utilisant
parfois davantage pour réécrire que pour traduire, tout en vérifiant la
véracité des contenus.
Plus rarement, privé de texte de départ, il utilise l’illustration comme
source du texte d’arrivée. Ainsi dans un livre de tricot
12
anglais, après le
nom des modèles, la maquette donnait la liste des fournitures sans la faire
précéder de chapeaux introductifs, l’éditeur a-t-il demandé au traducteur de
se charger de les rédiger pour l’ouvrage en français. La traductrice a donc
traduit les photos en mots. On peut certes objecter qu’il ne s’agit plus de
traduction. Toutefois, dans la mesure l’activité n’a pas fait l’objet d’un
contrat différent de celui du contrat de traduction, du point de vue légal,
l’activité est traitée comme une traduction. Le texte des chapeaux s’appuie
sur l’élément visuel présenté en regard. L’illustration précède le texte dont
elle est l’inspiratrice. L’instruction de « traduction » implicite contenue dans
le texte de départ était claire : rédiger pour éveiller le désir de qui parcourt
l’ouvrage, peut-être encore en librairie, de l’acheter afin de réaliser au moins
un des vêtements proposés. Le texte s’applique à faire ressortir la beauté
des coloris, des formes ou des matières ou, quand l’image paraît peu
capable de séduire, d’en atténuer les défauts en évoquant des variantes
possibles qui permettront à la lectrice tricoteuse de s’exprimer, de donner la
pleine mesure de ses talents et de son bon goût. Comme précédemment, le
principe directeur de la rédaction est simple : il faut valoriser.
Conclusion
Entraînant parfois le lecteur dans les coulisses de la traduction, ce
parcours à travers des exemples tirés du quotidien de traducteurs
12
Le tricot facile, Kate Buller, Paris, Soline, 2000.
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
30
Skopos 1,
(
2012
),
17
-
31
d’ouvrages pragmatiques, témoigne de l’interdépendance des messages
visuels et des messages linguistiques organisés et hiérarchisés au sein
d’une maquette complexe. Incluant dans la définition de l’activité de
traduction, toutes les prestations attendues d’un professionnel agissant dans
le cadre d’un contrat de traduction, il esquisse une nouvelle image d’un
métier dont les représentants seraient censés n’agir qu’au niveau de la
langue. Si le message linguistique reste au cœur de l’activité traduisante, il
se construit également à partir du message visuel qui encadre le texte. Cette
étude rappelle également que texte et iconographie sont traversés par des
stratégies commerciales qui les dépassent, mais qu’ils servent. Le premier
par son style, la seconde par son esthétisme. Comme dans la publicité,
quand la fonction d’explicitation de l’image se double d’une fonction de
séduction, il est important que le texte s’en fasse l’écho. Davantage peut-
être que les auteurs-artisans, qui ne sont pas des rédacteurs et dont les
manuscrits sont remaniés lors du suivi éditorial, les commanditaires
attendent des traducteurs, dont le métier est l’écriture, des travaux
présentant toutes les qualités d’un texte publiable. Sources de contraintes
supplémentaires, le dispositif iconographique leur apporte une aide non
négligeable pour répondre à cette attente en rendant des traductions qui
participent à la valorisation de ce produit qu’est le livre. Autant que maquette
et iconographie, les texte doit être un atout commercial en facilitant sa
commercialisation. C’est en s’appuyant sur le texte de départ pris comme
matière première, mais aussi en exerçant son jugement critique, que le
traducteur joue un rôle d’expert dans la médiation culturelle consistant à
traduire un ouvrage conçu en vu d’un marcpour le diffuser sur un autre,
et séduire de nouveaux lecteurs
Sophie Léchauguette
Traduire des textes illustrés
31
Skopos 1,
(2012),
17
-
31
Références:
B
ARTHES
,
R.
(1964):
“Rhétorique de l’image”. En Communications, 4, 40-51,
URL <http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-
8018_1964_num_4_1_1027>.
B
EGUIN
-V
ERBRUGGE
,
A.
(2006): Images en texte, Images du texte Dispositifs
graphiques et communication écrite, Paris: Presses Universitaires du
Septentrion.
E
CO
,
U. (1968):
La structure absente, trad. Uccio Esposito-Torrigiani, Paris,
Mercure de France, 1972 La struttura assente, Milano, Valentino
Bompiani.
F
OUCAUD
,
V. (2009): “Texte, image et traduction”, communication du 02 avril
2009 pour les étudiants d’espagnol du Master 2 professionnel
«métiers de la traduction» université Bordeaux III, URL
<http://tradabordo.blogspot.com/2009/04/texte-image-et-traduction-
par-vincent.html>.
G
UIDERE
,
M. (2009): “De la traduction publicitaire à la communication
multilingue”. En Meta, 54/3, 417-430. URL
<http://id.erudit.org/iderudit/017974ar>.
R
EISS
,
K. (1995): Problématiques de la traduction, Trad. Catherine Bocquet,
Paris, Economica - Anthropos, 2009.
R
OBIN
,
Ch. (2003): Le livre et l’édition, Paris: Nathan.
T
ORRESI
,
I. (2008): “Advertising: A Case for Intersemiotic Translation”. En
Meta, 53/1, 62-75, <URL http://id.erudit.org/iderudit/038306ar>.
Corpus
Les références des traductions sont données en note de bas de page.
Nouvelle équitation centrée, aller plus loin… - Centered Riding, Sally Swift,
Zulma, 2006
Encyclopédie du travail du bois – Woodworking, Paris, Eyrolles, 2003.
Abat-jour et luminaires en papier - Maryellen Driscoll - Eyrolles, 2002, Trad.
Jean-Sarane Fusi.
Vannerie - Cestería, Caterina Hernandez, Eva Pascual, Paris, Eyrolles,
2006
Sculpture sur bois - La talla en madera Medina Ayllón, Eva Pascual, Paris,
Eyrolles, 2006
Boîtes et objets en carton à réaliser soi-même - The Cartonnage Kit,
Heather Luke, Paris, Flammarion, 1996
Encyclopédie des chevaux et poneys, Tamsin Pickeral, Parragon, 2003
Le tricot facile, Kate Buller, Paris, Soline, 2000